Soif d’apprendre

T-Bear ne craint pas SA mort, seulement celle des êtres chers qui l’entourent. Bien sûr, il aimerait que la transition se fasse avec le moins de douleur possible. Sans avoir hâte du tout, il est curieux de ce qui se passe de l’autre côté et s’il ne se passe rien et bien il ne sera pas déçu puisqu’il ne s’en apercevra même pas. Ce dont il est certain par contre, c’est qu’il ne pourra jamais emporter aucun bien matériel avec lui, même si l’on met dans sa tombe un chèque au porteur de plusieurs millions. Ça ne ferait qu’attirer les pilleurs.

Reste éventuellement la pérennité outre-tombe de la mémoire de son vécu et de son expérience. La question qu’il se pose est évidemment : pourquoi tout ça ? Est-il le fruit d’une pure loterie génétique ou d’une prédestination ? N’est-il qu’un robot sophistiqué émotif et pensant voué à la casse après service ou une entité qui a sa raison d’être et qui change de véhicule chaque fois qu’il est usé ?

Dans l’un ou l’autre cas, à quoi ça sert ? Et cette réponse, il ne peut l’avoir qu’en franchissant le pas, quoiqu’il y ait ou pas de l’autre bord. C’est cet intérêt qui, pour le moment, lui enlève toute crainte de l’inéluctable.

Pour T-Bear la vie c’est apprendre, engranger des expériences, chercher à comprendre, penser, être une mémoire qui fait boule de neige. Et puis retourner à la ruche de la conscience universelle et construire son rayon de cire pour y déposer son pollen. 

Tant de choses…

Il y a tant de choses à vivre,
À écrire dans mon grand livre !
Il y a tant de choses à découvrir
Et tant de portes à ouvrir !

Au matin quand je me réveille
Tout est là qui m’émerveille
Avec les yeux d’un nouveau-né
Tellement riches de s’étonner.

Que m’importent les tracasseries
Les jacasseries et les finasseries.
À quoi sert rêver d’un avenir radieux
inaccessible et muet comme les dieux,

Alors qu’il y a maintenant en moi,
Dans ma conscience et mes émois,
Une intarissable soif d’apprendre,
De connaître et de comprendre.

Je n’ai pas d’instant à gaspiller
À m’aigrir, à chialer, à houspiller,
J’ai trop à faire de mon temps.
La vie ne dure jamais longtemps.

Pas question d’être en fauteuil
À radoter mon propre deuil.
Il me reste encore tant à vivre
Avant de fermer mon grand livre.

T-Bear 8 janvier 2013

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